Je suis intervenue le 15 mars 2023 en Commission Développement Durable lors des auditions diverses sur le financement privé des actions en faveur de la biodiversité.
Voici le contenu de mon intervention :
« Les acteurs de la finance avaient jusqu’au 1er janvier pour mettre en conformité leur classification des actifs avec le dernier volet du règlement européen SFDR.
Comme par hasard, on a assisté à la rétrogradation massive de fonds classés article 9, le rang le plus exigeant, ce qui fait penser qu’ils n’étaient pas si verts…
Le greenwashing est un travers bien connu de la finance verte, parfois aidé par la réglementation elle-même. Je pense aux SLB, mais aussi au recours immodéré aux puits de carbone, privilégié par trois entreprises sur quatre, qui réclamerait deux à quatre fois la surface réellement disponible en faveur de la reforestation.
La finance verte devient alors un moyen facile de faire de la RSE, de soigner son image. Il suffit de s’engager à réduire son impact sur la nature, même si cela n’aboutit pas, pour paraitre vertueux ! Un renforcement des contrôles s’impose.
La nouvelle directive CSRD, qui obligera les entreprises de plus de 250 salariés à publier leur reporting extra-financier, sera-t-elle vraiment efficace ? Le choix d’attribuer l’audit des informations publiées au Haut Conseil au commissariat aux comptes est-il pertinent ? Les avocats, qui souhaiteraient aussi certifier les données ESG, sont-ils des acteurs légitimes ? Le coût conséquent de ces systèmes de mesure ne va-t-il pas porter un coup au développement de la finance verte ? »