ENTREPRISE : Remboursement du Prêt Garanti par l’État

Dans un lettre adressée au Ministre de l’Industrie et de l’Énergie, Marc Ferracci, j’attire son attention sur les difficultés croissantes rencontrées par les entreprises dans le cadre du remboursement du Prêt Garanti par l’État (PGE). Ce prêt, qui avait constitué un soutien essentiel durant la crise sanitaire, devient désormais un fardeau lourd à porter pour de nombreuses structures, notamment les PME, dans un contexte économique difficile.

Selon les chiffres, 38,4 milliards d’euros restent à rembourser sur les 145 milliards accordés, et la situation est particulièrement préoccupante pour les petites et moyennes entreprises, qui doivent encore s’acquitter de 37 milliards d’euros de dettes. La persistance de l’inflation, la hausse des coûts de l’énergie et la baisse de la consommation fragilisent leur redressement, rendant le respect des calendriers de remboursement initialement prévus de plus en plus difficile, voire impossible.

Face à ces enjeux, j’appelle à une révision des modalités de remboursement du PGE, en particulier à travers un allongement des délais de remboursement de un à deux ans supplémentaires. Une telle mesure permettrait aux entreprises de souffler financièrement, leur offrant le temps nécessaire pour retrouver une stabilité et éviter des défaillances massives.

Les difficultés actuelles sont exacerbées par des procédures complexes et un manque de transparence concernant les dispositifs d’accompagnement, comme la conciliation, les médiations de crédit ou le tribunal de commerce, qui demeurent trop souvent perçus comme des démarches risquées par les chefs d’entreprise. Je souligne également le problème lié à la politique de blacklistage de la BPI, qui pénalise les entreprises demandant un rééchelonnement de leur dette, et qui risquent ainsi de se retrouver sans accès à de nouveaux financements, freinant ainsi leur redressement.

En ce sens, j’appelle à une révision de cette politique de blacklistage de la BPI, afin de différencier les entreprises véritablement en cessation de paiements et celles faisant face à des difficultés conjoncturelles temporaires. Une approche individualisée permettrait de mieux soutenir ces entreprises et d’éviter des solutions radicales comme la liquidation judiciaire.

L’adoption de ces mesures pragmatiques permettrait non seulement de préserver l’activité économique et l’emploi, mais aussi de maintenir la vitalité du tissu économique français, tout en évitant à l’État de devoir assumer des défauts de paiement massifs.

Retrouvez ci-dessous le courrier dans son intégralité.

PGE